​Deux personnages. Deux marionnettes portées, à taille humaine. Deux étranges étrangers intemporels. Deux vieux amoureux aux sacs presque aussi gros que leur corps. Ils viennent de nulle part et de partout à la fois, pour se perdre loin de chez eux, évoluant dans un monde qu'ils découvrent.

 

Munis de leur tandem et de leur tente, à pied, en train, ils arpentent les rues, les parcs, les classes, les villages, les couloirs et font escale ici où là pour une heure ou une semaine. Ils sèment sur leur passage un grain de folie, parasiteurs de routines, empêcheurs de tourner en rond, ils racontent la découverte, le voyage, la migration, l'errance, l’entraide.

 

Extraordinaires de par leur apparence, ils évoluent pourtant dans un quotidien qu’ils construisent avec le public, qui accepte ce mensonge spectaculaire, cette arnaque, passant de la position de spectateur à celle de compagnon de route, de voisin, de protagoniste d’un moment partagé.

 

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LE MOT DE L'ARTISTE

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"Ce qui compte c'est ce qu'il s'est passé entre les personnages et les habitants, c'est la rencontre entre deux entités.
J'aime déchausser Christiane, arriver dans la foule, anonyme. Les gens se promenent autour de la tente des Arpenteurs et se convainquent les uns les autres que quelque chose a bougé. Les habitants discutent de nos comparses, et puis à un moment ou à un autre, le masque tombe... 
Je croise le regard de certains et la révélation apparaît comme une évidence, j'aime cet instant silencieux, privilégié où d'un comme un accord muet, le secret sera gardé. La marionnette décale, emmène ailleurs, crée des situations de jeux improbables, permet sans doute de casser certaines barrières que nous avons, nous, humains. Pourquoi Christiane passe t-elle plus facilement les portes que moi Mathilde ? Je m'interrroge encore sur la capacité que nos personnages ont à émouvoir, à transformer les gens, à faire sauter certains verrous..." 

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